Hervé Carrier est né le 13 octobre 1932 à Martigues (Bouches-du-Rhône).

Il interrompt ses études à 15 ans et peint son premier tableau. Apprenti chez Merlin-Gerin, peu satisfait de ses occupations professionnelles, il cultive un absentéisme effréné qui lui permet de découvrir le musée.


Son premier livre d’art est une monographie de Dufy dont il copie la vue du vieux port de Marseille datée de 1925. Il découvre ensuite la peinture moderne avec les fascicules publiés par Hazan au début des années 50.

Sa première exposition a lieu à Grenoble chez le libraire Guilmin en février 1957, son travail se présente alors sous la forme de gouaches vernies non figuratives librement inspirées de Fernand Léger.

En 1963, il accepte un poste de gardien au musée de peinture de Grenoble, après 1970 la gestion des réserves devient son activité principale au musée.

Dès 1961, il réalise des sculptures constituées de matériaux pauvres, souvent fragments d’objets, parfois articulés. Il recherche surtout dans ces montages une possibilité d’approche ludique de la sculpture qu’il tente de concilier avec son intérêt pour les arts primitifs.

Conséquence de l’effervescence idéologique du moment, il arrête en 1968 toute production individuelle pour une activité de groupe avec Dody et Unal. Ils participent à la sixième biennale de Paris, l’exposition Impact 2 au musée de Ceret en 1972 précédant de peu la dissolution du groupe.

L’année suivante, il commence une série de peintures composées de fragments d’œuvres de maîtres de l’art moderne approximativement reproduits et arbitrairement rassemblés, qui lui permettent de concilier appropriation et détournement en un hommage caustique à l’influence des maîtres.

En 1981 il revient à la sculpture longtemps délaissée en raison d’un manque d’espace. Cet espace c’est dans les caves du musée où il ne travaille plus qu’à mi-temps qu’il le trouve. Et cette fois c’est chez les ferrailleurs qu’il recherche son matériau.

« Mes sculptures sont statiques, figées bien sûr, mais les pièces sont tordues, arrondies, poursuivent un rythme, bougent et tournent. C’est une expression de la liberté, l’imprévisible. »

De 1983 à 1992 ses œuvres picturales sont des allusions pleines d’humour à l’iconographie traditionnelle ; scènes bibliques, natures mortes, paysages, sont les thèmes principaux de compositions d’une incongruité très efficace.

« Je pars d’un personnage, d’une attitude ou d’une silhouette vue dans une peinture ancienne. La citation n’en est plus vraiment une. C’est une espèce de stimulation pour peindre. »

En 1993, enfin à la retraite, il s’installe à Veynes (Hautes-Alpes).

Son nouvel atelier lui permet de continuer à s’adonner à la sculpture, la peinture et le dessin dans les meilleures conditions.

En ce qui concerne la peinture, il revient à l’abstraction qu’il expérimente sous toutes ses formes.

Hervé Carrier est décédé d’un arrêt du cœur le dimanche 6 février 2000.

Sa dernière peinture, sa dernière sculpture ainsi que son ultime dessin avaient tout l’air d’être achevés.

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PRINCIPALES EXPOSITIONS PERSONNELLES :


1957 : Galerie Guilmin, Grenoble.

1974 : Musée de Peintures et de Sculptures de Grenoble.

1976 : Galerie « La tête de l’art », Grenoble.

1980 et 1983 : CRAC , Grenoble.

1984 : Galerie-Musée Géo-Charles, Echirolles (38).

1985 : ACMAD, Hôtel de ville de Grenoble.

1987 : Auditorium – Art Contemporain, Lyon.

Et de nombreuses expositions collectives.